La vogue croissante des médecines dites « douces », qui seraient moins agressives pour le corps que les médecines « classiques » (qu’on oppose d’ailleurs aux médecines « traditionnelles », qu’on met plutôt avec les médecines douces, il faut suivre..), la vogue croissante de ces médecines douces, donc, ne se fait pas sans opposition de la part de professionnels de la médecine.
Le principal reproche fait à ces médecines « douces » est que leur douceur est en réalité de l’inefficacité.
En réalité, l’expression « médecines douces » englobe de nombreux types de soin, certains relevant de la médecine traditionnelle, comme l’acupuncture, et largement pratiqués dans certains pays, d’autres sont plus une remise au goût du jour de savoirs anciens, comme l’aromathérapie, d’autres enfin, comme l’homéopathie, sont une découverte récente.
La comparaison entre aromathérapie et homéopathie est d’ailleurs particulièrement intéressante pour comprendre la problématique.
Sommaire
L’aromathérapie se base sur la concentration des principes actifs des plantes.
En ce sens, l’aromathérapie est l’héritière d’une longue lignée d’herboristes et de pharmaciens. Les soldats australiens qui partaient en campagne avec une bouteille d’huile essentielle d’arbre à thé pour lutter contre les infections suivaient les pratiques millénaires des chamanes aborigènes, qui connaissaient depuis longtemps les propriétés de ce petit cyste.
En Europe, au Moyen-Âge, chaque couvent, chaque presbytère, chaque château avait son carré d’herbes médicinales, cultivées sous la direction de l’herboriste (dont la profession était déjà officiellement reconnue).
Les différents modes de traitement des plantes étaient étudiés et comparés, et la production d’huiles essentielles, déjà connue dans la parfumerie, était répandue. Sans aller jusqu’à une huile essentielle (toujours couteuse), les massages à base de plantes, les inhalations, utilisaient les propriétés curatives des plantes.
Aujourd’hui, les huiles essentielles sont évaluées, et leur efficacité curative est reconnue (par exemple, cette étude sur l’efficacité du « tea trea » (arbre à thé en anglais).
Le principe de l’homéopathie, au contraire, est la dilution infinitésimale
Tout d’abord, il faut savoir que l’homéopathie n’est, en rien, une médecine traditionnelle, elle a été « inventée » très récemment (en 1796 ) par Samuel Hahnemann, un médecin allemand.
La date de 1796 est importante : on est en pleine ère des Lumières, on s’attaque à tous les dogmes, à toutes les habitudes, et la science est en plein développement, mais justement, elle est en développement, et beaucoup de découvertes essentielles – notamment en médecine – seront faites plus tard.
Hahnemann vit à l’époque des tâtonnements : on subodore beaucoup de choses, mais, faute notamment de microscope assez puissant, on ne connait ni les molécules, ni les bactéries.
La théorie de Hahnemann n’est fondée sur rien de scientifique, et d’ailleurs il n’explique pas comment des dilutions aussi importantes que les siennes (on parle d’une goutte d’un principe actif dans une quantité d’eau plus importante que celle du fleuve Amazone) peuvent agir.
En réalité, les observations d’Hahnemann peuvent toutes être expliquées par l’effet placebo : statistiquement, l’homéopathie guérit autant, mais pas plus qu’un morceau de sucre sans principe actif.
Alors, pourquoi de nombreux médecins recommandent-ils aujourd’hui des médicaments homéopathiques ? Justement à cause de cet effet placebo.
Personnellement convaincus de l’inefficacité clinique de l’homéopathie, ils répondent ainsi à la demande de patients en demande de soins pour des affections bénignes (comme le rhume, dont on dit qu’il se guérit en sept jours quand on le soigne, ou une semaine quand on ne le soigne pas).
Aussi un médicament homéopathique bien connu serait moins efficace pour soigner les symptômes du rhume qu’un Actifed, mais il n’aurait pas les inconvénients d’une médication inutile…